Les libertés au service de la Liberté, véritable Humanisme…

Je reviens un peu sur le concept de liberté. En fait, je pense qu’il existe deux définitions de la liberté. La première, qui est « la liberté de faire quelque chose » correspond au libre-arbitre ou encore au « droit à ». C’est par exemple la liberté d’entreprise, la liberté d’aller et de venir ou encore la liberté de presse. Il s’agit d’une dimension importante en politique, c’est d’ailleurs en ce sens que le concept de liberté est utilisé le plus souvent. Garantir les libertés du citoyen est fondamental et doit faire partie de toute politique qui se veut humaniste. Cependant, cette notion ne doit pas être poussée à aux extrêmes que sont le libertarisme total ou encore la « licence ». Non, les libertés du citoyen doivent plutôt être un chemin vers la Liberté, au sens de libération. Cette Liberté là (et c’est ma seconde définition) correspond au stade de l’Homme libre. Qu’est ce qu’un Homme libre ? Non, ce n’est pas un individu qui est « libre de faire ce qu’il veut ». C’est un individu qui est libéré de tout ce qui l’empêche d’être pleinement épanoui, pleinement humain, pleinement lui-même. C’est cela la Liberté (avec un grand « L »). Les « libertés de » sont des moyens qui servent la fin ultime, la Liberté. C’est parce que la liberté d’expression existe qu’un individu approchera la Liberté, c’est à dire ce stade où il se sent pleinement humain parmi les humains, parce qu’il échange, il pense, il se cultive, il débat… et qu’il peut ainsi trouver, au-delà des obstacles, petit à petit, quelle est la vérité de son être profond, son chemin de bonheur et d’épanouissement…

Le rôle du politique est donc selon moi d’organiser la société afin d’aider chacun sur le chemin vers la Liberté en organisant les « libertés de » mais aussi en maniant la contrainte et les interdits face à ce qui pourrait étouffer la Liberté. A quoi correspond « le politique » ? A un gentil dictateur qui dit à chacun ce qu’il doit faire pour s’épanouir ? Non, ce serait là une mauvaise caricature de mes propos. « Le politique » c’est dans une démocratie, chaque citoyen et tous les citoyens ensemble. C’est au citoyen d’apprendre, de s’ouvrir, de se cultiver, de débattre, de s’appuyer sur les écrits de nos ancêtres, d’aider son voisin afin de développer une Sagesse commune, des valeurs communes, des principes communs qui permettent d’approcher toujours plus la Liberté. Cela dit, il faut souligner deux points importants. Premièrement, il faut insister sur la foi qu’il faut avoir pour affirmer que tout individu est fait pour la Liberté : en tout individu sommeille quelque chose de grand et de puissant : un Homme libre, pleinement lui-même, entièrement épanoui et grandir vers la Liberté en vaut donc la peine, puisque c’est la clef du bonheur. Au fond, c’est cela l’Humanisme. Secondement, le chemin de développement de l’individu vers l’Homme libre est difficile et parsemé de flous et d’erreurs. Il est par exemple possible que l’on enseigne des bêtises à nos enfants en pensant sincèrement qu’ils s’agit de repères par lesquels ils pourraient grandir vers la Liberté. En effet, il n’est vraiment pas aisé de définir ce qu’est un Homme vraiment libre, ce qui le fait grandir, ce qui lui permet de vivre selon son être profond et vrai… Mais c’est en restant ouverte (au débat, à la connaissance, à la spiritualité, à l’intuition) et fermement attachée à libérer l’Homme que la société aidera au mieux chacun de ses citoyens.

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