Ma conception de la liberté…

Au fond ce qui importe, c’est la liberté humaine. C’est la seule fin en soi qui vaille en politique : voici ma conviction. Tout le reste n’est que moyen pour atteindre ce but ultime. Mais de quelle liberté s’agit-il ? Je ne veux pas parler du libre-arbitre… Non, ma conception de la liberté ne se laisse pas enfermer dans cette vision contemporaine, réductrice et pernicieuse. Cette dernière définit la liberté comme le choix exercé par le libre-arbitre, définition simpliste et peu exigeante : selon ce critère, quelqu’un qui se drogue ou se suicide en le choisissant vraiment est libre, point final. C’est ce que je réfute ardemment. Pour moi, la liberté est un idéal à atteindre : l’Homme libre est en fait libéré de toutes les chaînes qui l’empêchent d’être pleinement humain c’est-à-dire pleinement lui-même : le stade de liberté permet l’épanouissement total de l’individu. Ainsi la drogue est-elle un chemin d’asservissement, d’étouffement de la personne humaine et non pas de liberté.

La liberté comme stade ultime de libération, j’en conviens aisément, est une définition intellectuellement exigeante. En effet, elle renvoie à des interrogations millénaires : l’épanouissement plein et total est certainement le bonheur, mais qu’est-ce que le bonheur ? Et qu’est-ce qu’être soi-même ? S’agit-il d’une simple construction humaine ? Est-ce un stade ontologique voire divin ? La liberté ainsi conçue renvoie donc à l’ensemble de la Sagesse rationnelle et spirituelle construite par nos ancêtres et jamais achevée, à cette recherche de notre être profond vrai, beau et bon…

Restreindre la liberté au libre-arbitre est totalement stérile : la liberté est bien plus riche que cela en terme de recherche de sens et de profondeur humaine. Cette restriction est également dangereuse. En effet le libre-arbitre ne permet pas toujours à l’individu de grandir, de s’épanouir ou de s’humaniser : le libre-arbitre peut détruire l’Homme. C’est une grande erreur que de combattre avec acharnement à la destruction de tout ce qui contraint le libre-arbitre de l’individu, au nom de la défense d’un pseudo-humanisme. C’est malheureusement le grand travers de notre société et de l’idéologie libertaire. Pour ma part, m’appuyant sur ma définition de la liberté, une définition riche et profonde, j’affirme que tout individu a besoin de garde-fous, de règles, de valeurs, d’absolu et de sacré pour grandir vers la liberté. Nous sommes tous de grands enfants pourrait-on dire de façon provocatrice. Cela ne signifie pas qu’une contrainte ne puisse être remise en cause, bien au contraire. Mais elle ne doit pas l’être au nom du bon vouloir simple (et aveugle) de l’individu. Cette remise en cause doit être réfléchie, pesée, méditée… Le chemin de liberté est un arbre de sagesse qui plonge ses racines dans le terreau de la pensée de nos ancêtres et de notre esprit positivement critique et spirituel…

Pour conclure, je dirais donc qu’il existe pour moi deux définitions de la liberté:

– la liberté au sens courant (politique): libre arbitre, libre choix, sachant que cette liberté-là peut paradoxalement aliéner l’individu,

– la Liberté dans un sens plus philosophique, mais plus riche, exigeant et pertinent pour moi: l’absence de contrainte, de chaîne pouvant empêcher l’épanouissement véritable de l’être humain, ce qui suppose une réflexion approfondie sur la nature de l’être humain et de son devenir, la prise en compte de la Sagesse que nous héritons de nos ancêtres (héritage philosophique, religieux, spirituel…) et dose de conservatisme prudent et sage en politique…

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