L’avortement, un échec terrible pour un humaniste…

Un humaniste ne peut voir dans l’avortement qu’un échec. L’avortement c’est tout d’abord la suppression d’une vie humaine : ceux qui tentent de se justifier déclarant que la vie humaine ne commence pas à la conception mais plus tard sont hypocrites : dès la conception une cellule-mère (zygote) contient l’ensemble du code génétique unique d’une nouvelle personne humaine. On peut donc affirmer qu’il existe une unicité de nature entre cette première cellule et le vieillard. De la première cellule au vieillard, il n’y a que des différences de stades de développement. Il n’y a pas de différence de nature. Ainsi, l’embryon au stade de zygote évolue invariablement vers le développement d’un enfant s’il ne meurt pas (soit par une agression extérieure, soit parce qu’il est atteint d’une anomalie mortelle), et inversement tout être humain a été à son origine un zygote composé d’une seule cellule.L’avortement c’est aussi la destruction d’un potentiel : on détruit la possibilité pour une personne humaine, aussi faible soit-elle, aussi peu physiquement formée soit-elle,  d’accéder à la plénitude de la vie, à la plénitude de soi-même, à la Liberté bienheureuse.

Un vrai humaniste, qui croit en la sacralité de toute vie humaine et au droit à chaque être humain au bonheur ne peut donc considérer l’avortement comme quelque chose de positif. Il s’oppose à l’idéologie libertaire qui veut qu’une femme -et la société qui fait pression sur elle- puissent faire n’importe quoi avec l’être humain qu’elle a en son sein. Cette idéologie qui érige l’avortement en « liberté » ou en « droit » (donc forcément quelque chose de positif) est une imposture : il ne s’agit ni plus ni moins du libre-arbitre d’un individu qui décide de la vie et de la mort d’un autre, plus faible et sans défense. Il n’y a rien qui libère, rien de noble, rien d’humain dans tout cela. Mais autant l’humaniste rejette le fanatisme libertaire qui voudrait donner aux femmes le « droit » d’avorter n’importe où, n’importe quand et pour n’importe quelle raison, autant il rejette aussi fermement le fanatisme religieux et moralisateur qui traite les mères ayant avorté en criminelles et en coupables. Que ces fanatiques bien-pensants regardent un peu leur nombril et se demandent pourquoi une femme avorte… L’énorme majorité des femmes avortent sous pression de l’environnement économique, social, familial et psychologique qui les entourent.

L’avortement est un échec, oui, mais un échec de toute la société.

– L’échec d’une société qui ne se donne pas les moyens pour éviter les grossesses non désirées (en informant, en donnant de vrais cours d’éducation sexuelle qui insistent non pas seulement sur la technique du rapports sexuel mais aussi sur le respect du corps féminin, sur la notion d’engagement, de confiance…).

– L’échec d’une société qui ne se donne pas les moyens de lutter contre les pressions sociales et familiales exercées sur les mères, pressions dérivées de préjugés, de normes moralisatrices qui veulent par exemple qu’une femme doit absolument être vierge et sans enfant à son mariage. Une autre pression sociale peut être le manque d’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale, le regard méprisant porté sur les mères au foyer ou les mères de famille nombreuse…

– L’échec d’une société qui ne se donne pas les moyens de porter un regard positif sur l’enfant et de l’accueillir, qu’il soit enfant d’une mère pauvre ou enfant handicapé : tant de solutions existent pourtant (accouchement sous X, institutions, adoption…). Les bien-pensants libertaires répliqueront sûrement que la vie d’un orphelin ou d’un handicapé ne vaut pas la peine d’être vécue : mais qui sont-ils pour juger de cela ? Des dieux omniscients ? Pas des humanistes en tout cas.

L’avortement est donc bien notre échec à tous. Certains essaieront de le maquiller en réussite, en « droit », en « liberté » par paresse intellectuelle ou par attitude politiquement correcte. D’autres cracheront sur les mères en oubliant qu’ils sont co-responsables en tant que citoyens d’une « cité » qui laisse les femmes seules face à leurs difficultés (je pense notamment à certains républicains américains fanatiques aux USA qui conspuent les mères ayant avortés tout en demandant une réduction de leurs impôts – c’est à dire moins de moyens pour l’Etat d’aider ces mêmes mères…).

Faut-il pour autant interdire l’avortement ? Non, on ne le peut pas. On ne peut pas laisser des mères seules avec une charge qu’elles ne peuvent supporter. Il faut donc laisser cette possibilité ouverte aux femmes, mais en assumant que l’avortement est néfaste, en vivant avec lui comme les citoyens de pays démocratiques et défenseurs des Droits de l’Homme ont vécu pendant longtemps (et vivent encore !) avec la peine de mort. C’est une contradiction terrible pour un humaniste, mais il faut l’assumer. Pour autant il faut lutter contre les causes de l’avortement afin d’en réduire la portée : le vrai humaniste s’engage donc pour sauver le plus de vies humaines possibles. Si la société assume enfin son rôle auprès des mères, alors l’avortement ne sera plus pratiqué. Je rêve d’un monde où chaque enfant puisse être accueilli avec bienveillance, où la sacralité de la vie serait vraiment respectée, où chaque être humain ait la chance de s’accomplir en devenant pleinement libre.

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