De grâce, ne tuez pas le mariage…

Le mariage est aujourd’hui une institution qui réunit une femme et un homme qui souhaitent vivre une aventure commune dont le couronnement ultime peut être la conception et l’éducation d’un enfant. Or, il existe aujourd’hui une tendance dans notre société à remettre en cause cette institution. En effet, sous l’impulsion d’un véritable "lobby" (il faut appeler les choses par leur nom) homosexuel, l’idée de l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe est assénée comme une obligation au nom du progrès et de l’égalité matérielle et surtout symbolique entre homosexue(le)s et hétérosexuel(le)s. Je pense pour ma part que cette ouverture n’est pas possible sauf à tuer l’institution du mariage. Ci-dessous ma petite analyse personnelle de la situation.  

Le mariage, source de repères précieux pour notre société 

La spécificité et la richesse inouïe du mariage est d’être le symbole essentiel de valeurs fortes et fondamentales pour notre société qui sont la coexistence respectueuse du monde masculin et du monde féminin et l’accueil d’une descendance. Ceci le place en fait sur un plan particulier où «l’égalité » revendiquée par les lobbies homosexuels n’est pas possible.  

En effet, la première richesse symbolique du mariage est de mettre en exergue la vie commune d’un homme et d’une femme, qui incarne une situation où le monde masculin et le monde féminin peuvent vivre ensemble dans le respect, la complémentarité, malgré l’altérité. L’identité sexuelle (féminine ou masculine) est la première identité de chaque être humain . C’est donc elle qui est à la base de l’altérité puisqu’elle coupe le monde en deux : un homme ne vivra jamais ce qu’une femme peut vivre et vice-versa. Comme le précise l’anthropologue Françoise Héritier, la différence des sexes représente bien un "substrat anatomique" et un "alphabet universel". Mais elle souligne aussi que s’il faut comprendre le donné de la différence des sexes comme une structure élémentaire de différenciation entre homme et femme, il est aussi urgent de ne pas le laisser dégénérer en inégalité. En effet, l’altérité peut mener à l’incompréhension, voire même pire au rejet et à la domination de l’autre. Nous vivons malheureusement dans un monde où la guerre des sexes est sans cesse présente, à travers, par exemple, l’activisme de certaines féministes enragées ou pire à travers la domination machiste de l’homme sur la femme (pornographie violente, femmes battues, inégalités salariales…). Face à cela, le mariage peut donc jouer le rôle de repère social fort :il peut être la cellule de base de la compréhension, du respect et de la coexistence entre homme et femme. En ce sens, le mariage est la première pierre pour construire la parité homme/femme. Il est donc normal qu’il soit érigé au rand d’institution : la société se donne par là un repère fondamental.  

La seconde richesse symbolique du mariage réside dans la conception, l’accueil et l’éducation d’un enfant, c’est à dire d’une descendance pour assurer l’avenir de l’aventure humaine. A travers le mariage, la société humaine célèbre la beauté de la Vie, elle célèbre la communauté qui continuera à exister grâce à l’union d’un homme et d’une femme. Le mariage n’est certes pas toujours source de Vie, mais on souligne à travers lui les grands bienfaits que peut avoir l’union d’un homme et d’une femme. Le mariage est donc aussi une institution parce qu’il pose un second repère fondamental : l’union entre un homme et une femme permettant la conception d’un enfant, couronnement ultime, est une richesse supplémentaire pour la société.  

Le mariage a donc une fonction sociale essentielle : il est une véritable institution parce qu’à travers lui la société pose des valeurs fondamentales pour le « mieux vivre ensemble ». En effet, qui refuserait d’affirmer l’impérieuse nécessité de repères stables permettant la réalisation du respect homme/femme, voire de la parité ? Qui nierait l’importance de souligner les bienfaits de la conception d’enfants pour l’avenir de notre société ? Or si le mariage était ouvert aux personnes de même sexe, il ne pourrait plus porter ces valeurs, il perdrait alors sa spécificité et il cesserait alors d’exister.  

La mise à mort du mariage  

Une minorité parmi les personnes homosexuelles souhaite ardemment l’ouverture du mariage aux couples de même sexe au nom de l’égalité matérielle et surtout symbolique. Mais je pense que ces homosexuel(le)s se trompent de combat : le mariage ne peut leur offrir ce qu’ils cherchent parce que de part sa spécificité (les valeurs légitimes dont il est pétri), il se situe sur un autre plan. En effet, le mariage renvoie aux valeurs d’ouverture du masculin sur le féminin et de conception de la descendance : ce sont des champs qui ne correspondent pas au monde de l’homosexualité.

On le voit, le mariage n’est pas un simple contrat que l’on fermerait aux personnes homosexuelles pour les discriminer. Le mariage est une institution : ce qui signifie qu’il porte en lui des repères importants pour la vie en société. Or « ouvrir » le mariage aux couples de même sexe, c’est le vider de sa substance. Comment mettre en exergue l’idéal de construction d’une harmonie entre monde masculin et monde féminin dans le cas d’un couple homosexuel ? Comment souligner le miracle de la conception d’une descendance dans le cas d’un couple qui ne pourra jamais donner la Vie ? « Ouvrir » le mariage aux personnes de même sexe, c’est donc le tuer, le faire passer d’institution à un simple contrat. Peut-on vraiment accepter de mettre à mort une institution qui transmet des valeurs si positives pour notre avenir ?  

Une soif de reconnaissance légitime mais excessive  

Aveuglé par un égalitarisme simpliste et malsain ce lobby homosexuel voudrait imposer une situation d’égalité dans le cas d’une institution qui ne les concerne même pas au risque de la dénaturer. Car, non, deux homosexuels ne peuvent pas incarner l’ouverture du monde masculin au monde féminin et non, deux homosexuels ne peuvent pas incarner le don de la Vie. Est-ce si difficile de reconnaître ses propres limites ? En fait, ce combat s’apparente plus à un excès bien compréhensible. Après des siècles d’oppression, il existe chez cette minorité homosexuelle comme une soif de revanche face au monde hétérosexuel : c’est la passion qui crie et non la raison qui réfléchit.  

Cet excès n’est pas bon, car il tend à détruire sans réflexion la richesse et la sagesse de vieilles institutions qui ont encore beaucoup à nous apprendre, surtout en ces temps de manque grandissant de repères stables. Il peut donc frustrer beaucoup de citoyens qui sont attachés à cette richesse et à cette sagesse, sans être pour autant de « méchants homophobes intégristes-catholiques-réactionnaires »… et les mener à devenir homophobes ! Je partage aussi l’analyse de Laurent Dispot (militant historique de la cause homosexuelle) qui juge l’attitude du « lobby gay » dangereuse car source potentielle d’un regain d’une homophobie qu’il juge en régression .Réagissant dans Libération (le 16 juin 2004, dans son article « Vite, divorcer de Mamère ») au simulacre de mariage homosexuel organisé par Noël Mamère, il souligne même: « Si le mot et la chose "mariage" ne devaient heurter, troubler, rendre humilié ou triste qu’un seul petit, faible, délaissé dans ce pays, alors cela suffirait pour y renoncer absolument. Parce que lorsqu’on est sûr de soi, de ses goûts, de sa sexualité, on n’a besoin de froisser personne, on joue dans le respect, la politesse ; on est au-dessus de toute provocation. […] C’est quand la situation économique est douloureuse, quand les populistes ont du vent dans les voiles, et sont gonflés, qu’il importe de toucher encore moins au symbolique : ce peu qui reste à ceux qui ont peur de manquer. »  

L’agissement du lobby homosexuel n’est en plus pas légitime parce qu’il s’agit de la revendication d’une minorité de la minorité homosexuelle !! Une minorité qui joue de plus le registre de la victimisation, du moralisme bien-pensant, de la culpabilisation… au point de devenir même incompréhensible à la majorité des homosexuel(le)s : « Pourquoi diable veulent-ils à tout prix être cocus ? » lançait ainsi le défunt maire de Pau, André Labarrère, homosexuel notoire. Plus sérieusement, l’écrivain Benoît Duteurtre critique sévèrement la revendication absurde de cette minorité active, virulente et disposant de forts relais médiatiques qui tend à parler au nom de toute la « communauté » (si tant est qu’elle existe). Par ailleurs, une citation intéressante de lui : « Je suis bien certain qu’une majorité d’homosexuels ­ en tout cas dans mon entourage ­ ne souhaite nullement se marier, trouve cette revendication absurde et se contenterait bien d’une amélioration du Pacs. […] Tout est fait, dans la mise en scène de ce débat de société, pour montrer, d’un côté des couples de gays et de lesbiennes en souffrance de mariage et de parenté ; de l’autre, une société "frileuse", pour des raisons religieuses ou éthiques. Sauf que la plupart des homosexuels vivent très loin de cette opposition. »  

Conclusion 

Peut-on donc détruire un repère aussi positif pour notre société au nom d’une cause aussi peu légitime ? Ma réponse est bien entendu négative. Il faut cependant comprendre la souffrance de certaines personnes homosexuelles qui désire vivre dans une certaine stabilité matérielle (correspondant aux garanties matérielles du mariage) et symbolique (souffrance due à l’exclusion, à la haine anti-homosexuelle). C’est pourquoi la mise en place d’un PACS élargi (union civile) et la lutte contre l’homophobie dans notre société me semblent être des solutions adéquates.  

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