La vie et l’humanité d’un individu sont beaucoup trop sacrées pour pouvoir être soumises à la décision de la faible raison humaine…

Je pense qu’un vrai humaniste ne peut pas accepter la légalisation de l’euthanasie.

En effet, l’euthanasie, c’est donner la mort et donc détruire la vie. Or pour un humaniste, la Vie a quelque chose de sacré : la Vie vient de loin, elle nous a précédés, elle nous dépasse, elle possède une force transcendante qui devrait forcer le respect absolu….

De plus, pour un humaniste, chaque individu, par son unicité, par son humanité, est grand, digne et sacré. Supprimer un individu c’est détruire un trésor unique et c’est mettre à bas la sacralité de notre humanité.

Refuser de croire ou du moins de poser comme repère de base la sacralité de la Vie et surtout celle de l’humanité unique de chacun, c’est détruire un pilier fondamental de notre civilisation. C’est affirmer désormais que la Vie et l’humanité de chacun ne sont que des données relatives entre les mains d’une société, de la politique ou d’individus au jugement, à la raison et à la volonté pourtant si faibles…

A t-on seulement réfléchi aux implications d’un tel raisonnement ? Légaliser l’euthanasie est une brèche qui peut tout à fait s’élargir : où fixera t-on les limites de l’atteinte à la vie et à l’humanité ? qui poussera le curseur ? que décidera « l’homme raisonnable », « l’expert » de demain ?

Peut-on s’imaginer ce que représente la légalisation de l’euthanasie pour ceux qui se battent face à la maladie, au handicap ou même à la vieillesse? Car accepter l’euthanasie, c’est accepter l’horrible refrain qui siffle que « la vie n’a rien d’absolu, rien ne sert de s’y accrocher », « toute vie n’est pas forcément bonne à vivre », « que dans certains cas, il vaut mieux mourir », « qu’il faut être raisonnable et ne pas s’attacher à la vie si l’on souffre trop ou si l’on devient une charge pour ses proches »…Ce refrain, c’est celui d’une culture ou d’une civilisation de la mort… Ce n’est pas ce que je veux pour moi, ni ce que je veux laisser en héritage à mes enfants…

 

Il faut également souligner un point important dans le débat sur l’euthanasie : c’est l’abus du concept de liberté individuelle. Les défenseurs de l’euthanasie s’appuie sur la primauté de la liberté de l’individu pour justifier la légalisation de celle-là. Ici, il faut comprendre la « liberté de l’individu » au sens de « libre arbitre ». Or pour moi, l’exercice du « libre arbitre » ne conduit pas toujours à une situation de réelle Liberté, Liberté pris ici au sens plus noble du terme. La Liberté en ce sens, c’est le stade auquel l’individu est libre de tout ce qui l’empêche de s’épanouir et d’être pleinement humain, pleinement lui-même. Défendre la Liberté de l’individu serait donc plutôt essayer d’atténuer la douleur, soutenir, encourager afin de permettre à l’humanité de la personne de s’exprimer encore malgré tout. Donner la mort serait au contraire aller à l’encontre de la Liberté : la mort détruit et aliène pour toujours.

 

Mais même si l’on s’en tient à la défense du « libre arbitre » de l’individu, l’argumentation des pro-euthanasie se révèle biaisée… En effet, un choix vraiment « libre », un véritable « libre arbitre » suppose pour l’individu une connaissance complète de la question, une maîtrise parfaite de ses sentiments etc… Bref, on le voit, un individu ne fait jamais de choix entièrement libre et jamais il n’en fera : l’être humain est limité. Or le choix de la mort demande un choix particulièrement libre. En effet, la mort est absolue : on ne peut revenir dessus, à moins de ressusciter… A conséquence absolue, il faut un choix absolument libre, si l’on respecte une certaine « sacralité » du libre arbitre de la personne… Or cela est impossible à obtenir… Il suffit de penser aux nombreuses contraintes et faiblesses auxquelles une personne malade, handicapée ou âgée peut ou doit faire face :  pressions implicites ou explicites de l’entourage des proches, regard des autres, manque d’information, désespoir, besoin de réconfort non satisfait, dégoût de soi…. Parce que l’individu ne sera jamais assez libre pour choisir, on ne peut se fonder sur son libre arbitre pour poser un acte aussi absolu dans ses conséquences que celui de donner la mort.

 

L’argumentation des partisans de l’euthanasie est donc rationnellement facilement démontable. Ce qui est en revanche beaucoup plus difficile, c’est de surmonter le « sentimentalisme » et le jeu des émotions qui existent autour de la question délicate de l’euthanasie. Face à la souffrance, à la maladie, au handicap voire à la vieillesse, beaucoup peuvent ressentir un malaise fort. Par peur, par faiblesse, on préfère alors évacuer ce malaise en donnant la mort à l’individu qui en est la cause. Par compassion parfois aussi, on pense bien faire en défendant le décès par « choix individuel ». Et puis il y a aussi l’argument égoïste, froid et implacable du coût financier que représente l’entretien des plus faibles par la société… Enfin, il existe aussi chez certains, plus libertaires, un désir fou et orgueilleux de toute puissance de l’homme qui pourrait décider et maîtriser sa vie entière tout comme un certain plaisir à faire exploser les repères les plus solides de notre civilisation…

 

Je crois qu’il est du devoir de l’humaniste bien compris d’essayer de sortir la question explosive de l’euthanasie du terrain des émotions pour élever le débat et laisser la place à la réflexion, à la prudence et à la sagesse…

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La politique doit-elle abandonner l’idée d’imposer le Bien et le Mal?

L’idéologie libertaire qui aujourd’hui se veut hégémonique claironne tout haut que le bien et le mal ne sont au fond que des valeurs relatives à l’individu et que la politique devrait donc se borner à assurer la « liberté » (le libre-arbitre absolu) de chacun. Chaque individu définirait donc ce qui est bon et ce qui mauvais pour lui, sans trop empiéter sur l’espace vital de son voisin. Pour caricaturer on pourrait dire que dès 18 ans une personne devrait pouvoir faire ce qu’elle veut de sa vie, de son corps, de son destin, seule et individualiste dans sa « petite bulle », parce qu’elle est suffisamment « grande » et « développée » pour savoir choisir. La source du bonheur est donc pour un libertaire qui se respecte de laisser un libre-arbitre absolu à chaque individu « majeur et vacciné » : s’il se drogue et que « c’est son choix », tant mieux ; s’il se suicide et que « c’est son choix », re-tant mieux.

 

L’humaniste est celui qui croit profondément à la sacralité de l’être humain et de son droit intangible à la Liberté, c’est-à-dire à ce stade de bonheur où plus rien ne l’empêche d’être pleinement lui-même. Et animé par cette foi, l’humaniste pense, au contraire du libertaire, que le bien et le mal ne sont pas des notions relatives et que l’individu pourrait « choisir ». L’humaniste ne croit pas que le « libre-arbitre total » (que les libertaires appellent « liberté ») est source de bonheur pour l’individu : non, le « libre-arbitre » de l’individu peut parfois le mener aux pires prisons. Le « libre-arbitre total » ne mène pas au bonheur puisqu’il ne « libère » pas : la véritable Liberté c’est ce stade où plus rien ne rabaisse l’être humain, où il est « libéré » de toutes les chaînes qui le retiennent d’être pleinement lui-même. Pour atteindre ce stade de bonheur, l’individu doit grandir, se développer en permanence (son développement ne s’achève pas à 18 ans !) et… éviter de nombreux écueils qu’il n’est pas forcément prêt à affronter de lui-même. En effet, pour un humaniste, chaque être humain est forcément limité dans sa compréhension individuelle de ce qui bon ou mauvais pour lui : il a besoin de la société, du regard des autres, de la réflexion de ses ancêtres…. En fait, chacun doit donc être solidaire de son prochain dans cette longue marche : c’est le sens de la politique. Oui, la politique doit aider chaque citoyen à se « libérer » de tout ce qui l’empêche d’être heureux. Cela suppose donc que la politique doive poursuivre l’idée de dire le bien et le mal, au regard de la finalité du bonheur humain, libération de toute aliénation, stade du « pleinement soi-même ». Il est en effet primordial que dans une grande solidarité commune, chacun ait le droit d’être aidé à faire le bien (ce qui libère) et à éviter le mal (ce qui aliène et dégrade la condition humaine). Le libertarisme n’est donc pas un humanisme : il préfère laisser certains individus s’aliéner totalement dans leurs mauvais choix plutôt que de remettre en cause son dogme suprême du libre-arbitre individuel total !

 

En démocratie, le « bonheur », la « nature de l’être humain pleinement lui-même » ainsi que ce qui est « bien » et ce qui est « mal » n’est bien entendu pas édicté par quelque autorité dictatoriale : la recherche de ce qui « libère » vraiment l’être humain doit être celle de tout citoyen appelé à participer au débat démocratique. Cela doit être une recherche commune permanente. La Sagesse héritée de nos ancêtres (philosophie, religion, spiritualité, littérature…), véritable mine de richesse et de réflexions millénaire sur ce qui est bon pour le développement de l’être humain et sur ce qui est dégradant, cette Sagesse-là doit être utilisée comme une aide précieuse. Pour un humaniste, la politique devrait donc fixer des règles communes à tous qui sanctionnent positivement ou négativement ce qui est bien ou mal et qui seraient autant de repères permettant à chacun de construire son chemin d’épanouissement. La politique ne doit donc pas craindre de poser des limites à l’individu, si c’est pour son bien et le bien de tous. Ainsi, un humaniste trouve logique d’interdire l’usage de drogues dans une démocratie : autoriser un citoyen à consommer des drogues, c’est se rendre complice des risques qu’il encoure de voir sa vie ruinée par la dépendance et la déchéance qui s’ensuit. L’humaniste trouve aussi normal de poser des repères absolus (interdiction de tuer, interdiction de l’inceste…) parce qu’ils ont été prouvés bons et structurants par les siècles passés (au-delà du respect de l’être humain découlant d’une véritable foi humaniste).

 

Cette recherche commune et permanente de ce qui est moralement bon pour l’individu (ce qui le libère et lui permet d’être pleinement lui-même) n’est pas exempte d’erreurs, bien entendu. Mais elle n’en reste pas moins essentielle pour la société et pour l’individu. Elle ressemble à la recherche scientifique sur la base de laquelle on interdit ou l’on autorise certains médicaments : des erreurs sont possibles, parfois coûteuses. Néanmoins, il est essentiel de la continuer pour le bien de la société et de l’individu qui n’est pas forcément assez savant ou assez développé pour se soigner toujours lui-même. La politique devrait donc se nourrir et encourager la quête de ce qui est « bon », elle doit savoir fixer des règles claires sur la base de l’avancée de cette recherche, sachant que ces règles seront soit reconnues comme intangibles (comme certains principes de base en médecine), soit sujettes à re-discussion (comme certaines théories scientifiques). Mais la politique doit trancher, au risque coupable de livrer l’individu à lui-même, avec ses faiblesses, sans lui poser des repères sur lesquels il pourrait s’appuyer. La solidarité de tous, incarnée par la politique, doit s’exprimer afin de permettre à chacun de se structurer le mieux possible. 

 

C’est cette recherche commune, permanente et effective qui participe activement à la construction d’une civilisation, c’est à dire d’un « ensemble de normes absolues pour les unes et malléables pour les autres, structurant et structuré par une société en dialogue et en recherche permanents et permettant à chaque individu de se développer afin de devenir pleinement libre ».

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L’entreprise « humaniste » ou le développement durable inscrit dans la définition même d’une entreprise…

Le développement durale en entreprise, c’est la prise en compte du respect de l’être humain, de la société et de l’environnement dans les objectifs stratégiques de l’entreprise, notamment par la maîtrise des impacts négatifs (ou positifs) de son activité sur l’extérieur.

 

Bien entendu, en tant qu’humaniste, on ne peut qu’adhérer à ce principe au nom de la foi qui anime tout humaniste qui se respecte, cette foi en la sacralité de l’être humain et en son droit au bonheur.

Respecter l’être humain en entreprise est bien un enjeu humaniste crucial pour notre société : pensons à l’équilibre entre l’activité professionnelle et la vie privée qui influence tellement la vie de la famille, pensons à la reconnaissance du salarié à travers un salaire décent, pensons à la lutte contre le harcèlement qui détruit psychologiquement certain(e)s salarié(e)s…

Respecter l’être humain qui est aussi client, citoyen, élément de la Nature… voilà aussi des enjeux auxquels un humaniste est sensible et qui se retrouvent dans le développement durable en entreprise.

 

Mais au-delà, je trouve que la réflexion sur le développement durable en entreprise soulève pour moi une question intéressante : le développement durable en entreprise est-ce seulement bien ou n’est-ce pas au fond dans la logique même d’une entreprise ? Ce que je veux montrer, c’est qu’au fond le respect du développement durable est inscrit dans la définition même d’une entreprise… Pour moi, il ne s’agit pas d’une contrainte extérieure à laquelle l’entreprise devrait se soumettre soudainement, parce que la société en a décidé ainsi… Non, pour moi, si l’on réfléchit à ce qu’est vraiment une entreprise, on est forcé d’en conclure que le respect du développement durable est inscrit dans la définition même de l’entreprise. Le développement durable en entreprise n’est pas seulement bien: il s’inscrit tout simplement dans la logique de ce qu’est une entreprise.

 

Qu’est-ce qu’une entreprise ?

Pour moi, l’entreprise est un moyen efficace de production inventé par notre civilisation. C’est une organisation sociale particulière qui recueille différents investissements pour les affecter de façon efficiente à la production de bien-être. Cette production doit permettre par la suite de rémunérer les investissements, c’est-à-dire d’améliorer la situation de tous ces investisseurs. Rémunérer correctement les investisseurs paraît logique (sinon, ils risquent de se retirer de l’affaire) et juste.

 

Or, ces investisseurs, qui sont-ils ? Il s’agit de l’actionnaire qui investit des fonds financiers dans cette organisation… mais il n’est pas le seul à investir : le salarié investit son travail, le client investit indirectement en payant les marges effectuées sur les biens et services vendus et même l’ensemble de la société (et donc le citoyen) investit puisqu’elle fournit les infrastructures, la sécurité, la régulation juridique et la formation des salariés à l’entreprise.

 

On ne peut donc pas vraiment dire que l’entreprise appartienne entièrement à l’actionnaire qui aurait un droit prioritaire à la rémunération de son investissement. En effet, il n’est pas le seul investisseur, comme on vient de le voir. Le fait est qu’aujourd’hui l’actionnaire a de plus de pouvoir pour revendiquer et obtenir « la part du lion », vu le poids actuel de la finance dans le monde économique. Mais rien dans la définition objective d’une entreprise ne légitime cette prépondérance : il ne faut pas confondre la société (l’organe à travers lequel l’actionnaire investit et finance les machines, les bâtiments etc…) et l’entreprise (organisation sociale –anthropologique ?- permettant la production de bien-être pour tous les investisseurs).

 

On le voit donc bien le souci du développement durable est inscrit dans le définition même de l’entreprise. En effet, chaque investissement dans l’entreprise doit être rémunéré justement.

 

Quelle est donc la rémunération des différents investisseurs ?

L’actionnaire reçoit son dividende : c’est une rémunération à laquelle il a légitimement droit et elle doit être la meilleure possible, compte tenu des autres rémunérations à verser… En effet, l’actionnaire n’est pas le seul à recevoir une rémunération…

Le salarié reçoit un salaire et de bonnes conditions de travail : c’est une rémunération légitime pour le travail apporté et elle doit être la meilleure possible.

Le client reçoit le meilleur produit ou le meilleur service possible.

Et la société, le citoyen reçoit sa rémunération sous forme de limitation des externalités négatives de l’entreprise (pollution, chômage, pression sur les salariés…) et de recherche d’accroissement des externalités positives de l’entreprise (emploi, salarié ayant le temps d’élever leurs enfants, reconnaissance des travailleurs handicapés, sponsoring…). 

Or, n’est-ce pas là l’équilibre voulue par le principe du développement durable ?

 

Le développement durable est donc inscrit dans la définition même de l’entreprise : l’entreprise est bien une organisation sociale synthétisant l’ensemble des apports faits par les actionnaires, les salariés, les clients et les citoyens pour délivrer du bien-être, des richesses qui doivent rémunérer ces différents apports, de façon juste et équilibrée.

Si parfois le respect du développement durable semble être une contrainte pour certains dirigeants d’entreprise, il ne s’agit peut-être que d’un rééquilibrage de la répartition des « rémunérations » entre les différents « investisseurs »…

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Attention, les vrais « réacs » ne sont pas ceux qu’on croit…

Souvent les citoyen(ne)s courageux qui «osent » penser que l’avortement devrait être évité parce qu’il ne libère pas une femme, que la pilule n’est pas forcément le moyen de régulation des naissances le respectueux de la santé des femmes ou encore que la pornographie n’est pas un bon moyen pour un enfant ou un adolescent de construire une sexualité saine… souvent ces citoyen(ne)s là sont étiquetés comme « réactionnaires » par les bien-pensants, qui eux se disent « progressistes », « modernes »…

Mais au fait, c’est quoi un « réactionnaire » ? Un « réactionnaire » n’est-ce pas au fond un individu qui s’enferme dans certains mythes du passé, qui n’arrive pas à évoluer, à re-discuter, à prendre du recul et à accepter que tout n’a pas toujours été fait parfaitement dans le passé et qu’il est parfois temps de corriger le tir ? Cette définition va donc certainement comme un gant à certains religieux intégristes, à certains vichystes nostalgiques du passé… Mais ne va t-elle pas également à tous ceux qui aujourd’hui se disent « progressistes » et « modernes »… alors qu’ils vivent encore dans le mythe de mai 68 ?

Mai 68 a certainement apporté un peu d’oxygène dans une société où la morale « bourgeoise » dénigrait la condition de la femme et empêchait aux jeunes de s’épanouir sexuellement… Cependant, ne serait-il pas temps de s’apercevoir qu’aujourd’hui que Mai 68 est aussi à l’origine d’excès qu’il convient (enfin) de corriger pour vraiment rendre homme et femme heureux ?

Mais voilà, nos « chers progressistes et modernes » sont aujourd’hui enfermés dans leur vieille lune du passé, ils se croient encore dans les années 70 et refusent de discuter du bien fondé de l’avortement, de la contraception chimique ou encore de la libéralisation de la pornographie : pour eux, il s’agit de progrès et un point c’est tout.

Ils sont tout à fait enfermés dans leur mythe, obtus et bornés comme des intégristes. 

Ils s’acharnent à faire avorter la femme plutôt que de lui offrir une alternative qui lui aurait permis de garder son enfant… et ils refusent de considérer que la vie humaine ne peut être manipulée et détruite comme un simple objet.

Ils ferment les yeux sur la montée des cancers et de l’infertilité dues à la pilule alors qu’il existe d’autres moyens de régulation des naissances, plus naturelles et plus respectueuses du corps des femmes.

Ils continuent de proclamer que la pornographie n’a aucune répercussion sur le développement affectif de nos enfants et sur l’image de la femme dans la société moderne….

Enfermés dans leurs « dogmes » dépassés, ils s’érigent en gardiens du « progrès » et de la « modernité » et combattent toute tentative de remise en question, de débat, de mise en doute, de brisement de tabou en jetant l’opprobre sur quiconque ose ne pas penser comme eux en l’étiquetant « d’obscurantiste », « d’ignorant », « de fasciste »… bref de « réactionnaire ». Or, ne se rendent-ils donc pas compte que les vrais « réactionnaires »… c’est eux !

L’humaniste du XXIe siècle, celui qui travaille vraiment pour le « progrès » de l’humanité vers le bonheur, l’humaniste se pose lui les vraies questions et il n’a pas peur de prendre du recul, de se dégager de vieux dogmes, de débattre, d’écouter et de rectifier les erreurs nées du passé…

L’humaniste admet que l’avortement pose toujours un problème, pour la femme qui avorte (qui ne sent vraiment pas libre, loin de là et malgré le lavage de cerveau idéologique) et pour l’être humain qui est avorté (on parle en effet de vie humaine… on ne peut balayer ce fait d’un revers de main)…

L’humaniste analyse les effets de la pilule sur les femmes et il demande un débat de santé publique et la promotion d’autres moyens de régulation des naissances, plus respectueux du corps de la femme et de la femme vis-à-vis de l’homme…

L’humaniste s’élève contre l’image de la sexualité (et de la femme, surtout) avilissante, dégradante qui est véhiculée par la pornographie de masse. Il pointe du doigt cet énorme business d’exploitation de la femme et de déstructuration des repères des plus jeunes, en faisant la part entre la pornographie des années 70, qui était une réaction subversive, à la marge (et tout à fait compréhensible) face à la morale guindée de l’époque et la pornographie actuelle, de masse, de l’excès, du toujours plus loin dans l’horreur et de la destruction du lien social…

Sortons du « prêt à penser » pour nous remettre en penser, à prendre du recul et à réfléchir par nous-mêmes quel est le vrai chemin du bonheur commun. Démasquons enfin les vrais « réactionnaires », qu’ils soient gaucho-libertaires, sectaires du Mouvement français pour le planning familial ou producteurs de film porno s’élevant ingénument (la poche bourrée du fric tiré des larmes des actrices) contre les « grenouilles de bénitier »… Les vrais « réacs » ne sont pas ceux qu’on croit… 

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Un petit question/réponse pour saisir la richesse actuelle du mariage et pourquoi son « ouverture » aux couples homosexuels serait une erreur…

Qu’est ce que le mariage ?

 

La conception originelle du mariage, notre histoire, notre imaginaire collectif et l’ensemble des textes juridiques se référant au mariage en font une institution chargée de reconnaître et soutenir un engagement précis pris par un homme et une femme. Cet engagement consiste en la constitution d’un foyer, c’est-à-dire d’une union stable, durable, respectueuse et solidaire entre cet homme et cette femme. La principale finalité de cette union est de fonder une famille, c’est-à-dire d’accueillir la Vie, de concevoir (ou d’adopter) et d’éduquer des enfants dans le meilleur cadre possible (un cadre stable, durable, solidaire). Le mariage crée donc un cadre conçu par la société afin de reconnaître comme bon ce type d’engagement et de le soutenir.

 

Si le but du mariage est d’accueillir des enfants, pourquoi ne le refuse t-on donc pas à un couple homme/femme ne souhaitant pas avoir d’enfant ?

 

La société ne peut imposer à un couple de concevoir ou d’adopter des enfants : cela relève d’une décision privée du couple. C’est pour cette raison que le mariage est aussi ouvert à des couples non désireux d’enfant. L’une des principales finalités du mariage est bien l’accueil d’enfant. Cette finalité se déduit de notre histoire, de la conception originelle du mariage civil, de notre imaginaire collectif –quand on pense mariage, on pense aussi famille- et de l’ensemble des textes juridiques –droit de la famille- qui font du mariage la base de la fondation d’une famille.

Mais cette finalité ne peut être imposée au couple : la société doit le laisser exercer son libre-arbitre. Imposer à ce couple de s’engager (par écrit) d’avoir des enfants, ce serait en plus "objectiviser" totalement l’enfant: l’enfant serait alors un "dû" pour la société: cela serait totalement inhumain. C’est pour cela qu’elle ne peut imposer au couple de s’engager à accueillir des enfants comme condition préalable au mariage.  

Que reconnaît-on à travers le mariage et pourquoi ?

 

La mariage est une institution qui permet de reconnaître et de porter le soutien de la société à une forme d’engagement précis. Le mariage permet de reconnaître comme bon pour la société et digne d’être soutenu par elle l’engagement stable, durable, respectueux et solidaire d’un homme et d’une femme qui déboucherait sur la fondation d’une famille.

Ce qui est bon et digne d’être soutenu dans cet engagement, c’est tout d’abord le fait qu’un homme et une femme décident de vivre ensemble, dans la durée, dans le respect et la solidarité. Ils dépassent donc le mystère de l’altérité et choisissent de se découvrir, de se comprendre et de se respecter toujours plus. En cela ils sont sur un modèle de cheminement  positif pour la société, puisqu’il s’agit de celui du dialogue et de l’égalité des sexes, bref, c’est le chemin vers la parité. Il existe donc premièrement un lien entre le mariage et la parité, le mariage devenant en quelque sorte un outil de communication en faveur de la parité puisqu’il distingue un homme et une femme s’engageant dans une démarche de parité.

Ce qui est bon et digne d’être soutenu dans cet engagement, c’est aussi le fait qu’un homme et une femme décident d’accueillir un enfant dans un cadre stable, durable, respectueux et solidaire, bref un cadre épanouissant et structurant pour un enfant. En choisissant l’accueil de la Vie dans les meilleurs conditions possibles, en ayant cette attention particulière pour la Vie, ce couple s’engage dans une voie positive pour la société : l’enfant y apporte de la fraîcheur et il représente aussi notre avenir. C’est parce qu’elle est attachée à la Vie et à la conception de nouvelles générations, signes d’avenir et de confiance, que la société souhaite mettre en valeur et aider l’homme et la femme à travers le mariage. Il existe donc aussi un lien entre le mariage et la Vie, le mariage devenant aussi un outil de communication en faveur de l’accueil d’enfants.

 

Euh, pardon ?

 

En gros, l’Etat dit à cet homme et à cette femme : «  Nous vous distinguons particulièrement d’entre les citoyen(ne)s parce que vous choisissez un type d’engagement positif pour la société parce qu’il est signe du dialogue homme/femme et parce qu’il est a priori ouvert à l’accueil de la Vie dans les meilleurs conditions possibles. Et nous allons vous aider dans cette démarche ».        

 

Le mariage n’est-il pas homophobe au fond, puisqu’il ne s’applique pas aux couples homosexuels ?

 

Le mariage n’est pas homophobe. Si la définition du mariage ne prend pas en compte les couples homosexuels ce n’est pas par discrimination coupable, mais bien parce qu’il reconnaît simplement un engagement particulier : l’engagement d’un homme et d’une femme à constituer une relation durable, stable, respectueuse et solidaire dans le but (éventuel) de concevoir (ou d’adopter) et d’éduquer un enfant.

Il reconnaît cet engagement particulier parce qu’il est bon pour la société. En effet, cet engagement peut être relié à la recherche de la parité, grand enjeu du XXIe siècle, parce que cet homme et cette femme vont au-delà de leur altérité et qu’ils s’engagent dans une voie de dialogue, de respect et d’égalité. Et cet engagement est aussi lié à l’importance de la Vie et de l’enfant, puisque cet homme et cette femme s’engagent a priori dans une relation qui devrait les mener à la fondation d’une famille (même si la société n’a aucunement le droit d’exiger la conception d’enfant, au nom de la liberté de choix du couple).

On ne cherche donc pas à discriminer les homosexuel(le)s : on souhaite seulement distinguer (mettre en avant, éclairer…) un engagement particulier pour les bienfaits qu’il apporte à la société. Si l’on devait utiliser une comparaison, on pourrait dire que le mariage est un peu comme une médaille militaire : la médaille reconnaît (distingue) les bienfaits d’un engagement particulier (celui du militaire) au service de la patrie. Or cette médaille ne peut-être obtenue par un civil. Mais il ne s’agit pas d’une discrimination coupable, il s’agit simplement de mettre en avant l’engagement positif pour la société du militaire.

 

Mais en quoi « l’ouverture du mariage aux couples homosexuels » remettrait-il en question la reconnaissance des bienfaits de l’engagement du couple homme/femme ?

 

Premièrement, il détruirait le lien entre mariage et parité : si l’on « ouvrait » le mariage aux couples homosexuels, le mariage ne pourrait plus être un moyen de reconnaître particulièrement l’aspect positif de la relation homme/femme en tant qu’exemple de chemin vers la parité. En effet, la spécificité de cet aspect serait totalement effacée puisqu’on aurait un mariage comprenant également un homme et un homme ou une femme et une femme, ce qui n’a rien à voir avec la parité.

Deuxièmement, cette « ouverture » remettrait aussi en cause le lien entre le mariage et la Vie : si l’on « ouvrait » le mariage aux couples homosexuels, le mariage ne serait plus un moyen de reconnaître particulièrement l’aspect positif de la conception et de l’accueil de l’enfant dans les meilleures conditions possibles. En effet, la spécificité de cet aspect de l’engagement homme/femme serait totalement non-reconnue puisqu’on aurait un mariage comprenant également des couples qui a priori ne pourront jamais avoir d’enfant ou en élever dans les meilleures conditions possibles pour l’enfant.

« Ouvrir » le mariage aux couples homosexuels, c’est donc vider le mariage de son contenu, c’est lui enlever son rôle de communication sur les aspects positifs de l’engagement homme/femme stable, durable, respectueux et solidaire dans la perspective de la parité et de l’avenir à travers les enfants. C’est faire mourir le mariage et s’enlever la possibilité de souligner la contribution d’un homme et d’une femme en faveur de la parité et de la Vie.

 

Mais « ouvrir » le mariage aux couples homosexuels, n’est-ce pas une question d’égalité ?

 

L’égalité serait de droit s’il existait une réelle discrimination coupable et homophobe à travers le mariage. Or cela n’est pas le cas : le mariage cherche simplement à reconnaître et à soutenir les aspects positifs pour la société d’un engagement particulier (l’engagement homme/femme stable, durable, respectueux et solidaire dans le but d’accueillir a priori des enfants dans le meilleur cadre possible, qui est une bonne chose pour la parité et pour l’avenir de la société).

Il ne faut pas confondre l’égalité et l’égalitarisme. Ce-dernier, c’est la recherche forcenée du même statut, des mêmes avantages, du même type de reconnaissance quitte à nier la différence et la particularité de certains engagements.

L’égalitarisme aveugle totalement et pousse à la non-compréhension de la richesse actuelle du mariage, au non-recul face à une institution ancienne et moderne à la fois et à sa destruction pure et simple.

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Le mariage n’est pas homophobe, il n’est que la reconnaissance d’un engagement particulier…

On pourrait comparer le mariage à une médaille militaire… La médaille militaire est réservée aux militaires et ce n’est pas pour pratiquer une discrimination coupable vis-à-vis des civils, mais seulement pour distinguer cet engagement spécifique au service de la patrie.

Le mariage, c’est un peu la même chose : il est réservé aux couples homme/femme qui choisissent de vivre ensemble dans la durée, dans la stabilité, dans l’assistance mutuelle et dans le respect constructif. Et il est aussi et surtout défini pour les couples qui souhaitent avoir un engagement responsable vis-à-vis de la Vie en concevant et en accueillant des enfants au sein d’un foyer stable, durable et harmonieux.

La conception actuelle du mariage (dans les textes de lois, dans notre imaginaire collectif…) est bien celle d’une institution qui distingue l’engagement particulier d’un homme et d’une femme qui décident de former un foyer stable, dans la durée, a fortiori lorsque cet homme et cette femme décident d’avoir des enfants.

Le fait de définir ainsi le mariage n’a pas pour but la discrimination coupable des couples homosexuels : il s’agit seulement de distinguer un engagement spécifique parce qu’il comporte des repères positifs pour notre société.

En effet, le mariage sert à reconnaître que l’engagement constructif d’un homme et d’une femme de vivre ensemble sur la durée, dans la stabilité, dans le respect, dans l’assistance etc… est un bon engagement pour la société. En effet, cet engagement donne vraiment naissance à une cellule de base du dialogue entre les sexes, du dépassement du mystère de l’altérité, de la découverte de la complémentarité dans l’égalité et dans le respect. Cet engagement est donc un vrai modèle miniature de chemin vers la parité homme/femme : il apporte donc beaucoup à notre société moderne en terme d’exemple, de construction et de symbole. Et c’est pour cela qu’il doit être distingué : c’est là le rôle du mariage.  

Le mariage (tel qu’il est conçu et défini de nos jours, dans les textes juridiques –droit de la famille- et dans l’imaginaire symbolique commun) permet aussi de reconnaître que l’engagement d’un homme et d’une femme de construire un foyer stable, durable et harmonieux pour éventuellement s’ouvrir à la Vie, pour concevoir et d’éduquer des enfants, de fonder une famille dans les meilleures conditions… est un bon engagement pour la société. En effet, c’est un engagement qui rajeunit notre société et qui sert notre avenir à tous, c’est engagement de la confiance dans l’avenir… C’est donc un engagement qui mérite d’être reconnu, distingué, mis en avant : c’est ce que fait le mariage.

Le mariage n’est donc pas fait pour discriminer, pour exclure les couples homosexuels par homophobie. Le mariage reconnaît (distingue, met en avant, éclaire…) simplement un engagement particulier qui permet à la société de progresser dans le dialogue homme/femme et même d’accueillir éventuellement la Vie dans les meilleures conditions de stabilité, de durabilité et d’harmonie. Il y a donc plus ou moins un lien entre le mariage et la parité, entre le mariage et la Vie. Le mariage est donc une opération de communication sur les bienfaits de la parité et de la Vie et non pas une méchante discrimination vis-à-vis des couples homosexuels.  

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Une chanson pour réfléchir sur la triste réalité de l’avortement… et sur les solutions alternatives qui existent et qu’il suffirait d’encourager…

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Un bel ouvrage de réflexion sur l’Homme en bio-éthique et au-delà…

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Jean-Frédéric Poisson,
Bioéthique : l’homme contre l’Homme ?

Presses de la renaissance, 2007, 238 p., 19 €
Jean-Frédéric Poisson

Député des Yvelines, Jean-Frédéric Poisson est un des rares parlementaires à savoir de quoi il parle à propos de bioéthique. Mieux, philosophe, il a soutenu une thèse à la Sorbonne montrant que la "bio-éthique" en elle-même n’avait de sens que si elle était "ethique", tout simplement : pourquoi y aurait-il des éthiques à géométrie variable, selon leur objet ? On voit la dérive : le bien et le mal moral vous concernant ne seraient pas les mêmes, selon que vous vivez avant ou après la naissance…

Jean-Frédéric Poisson nous livre dans son dernier essai une analyse critique des actes de prise en charge médicale de tous les grands moments de la vie. Rassemblées donc sous le nom de " bioéthique ", ces pratiques ne posent pas que des problèmes d’ordre juridique et médical : elles mettent aussi en cause la notion même de " personne humaine " sans le dire ouvertement. L’auteur met ainsi le lecteur face à un véritable débat philosophique.

Avec rigueur, il recense les différentes pratiques médicales contemporaines concernées, telles que la procréation médicalement assistée, l’euthanasie… L’utilisation récente de " bébés-médicaments " ne constitue-t-elle pas une forme inquiétante d’eugénisme ? Que penser de la loi bioéthique d’août 2004, qui redéfinit la mort cérébrale et permet ainsi aux transplanteurs le prélèvement d’organes chez les patients décédés mais à coeur battant ? Partant des faits d’actualité les plus récents, il met en lumière les enjeux qu’ils soulèvent et l’obligation d’un choix éthique qui en découle : tout ne doit pas être accepté.

Jean-Frédéric Poisson aborde la bioéthique d’une façon radicalement nouvelle : son analyse philosophique part non pas des principes de la bioéthique, mais de la pratique de la médecine. C’est pourquoi ce livre s’adresse aussi bien aux spécialistes et aux juristes qu’aux parents ou aux étudiants. Chacun est ainsi amené à s’interroger sur la place à donner à la science et à la médecine dans le monde de demain.

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Un vrai humaniste lutte contre l’idéologie qui déforme la réalité de l’être humain…

 

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Adoption « homosexuelle »: l’enfant a le droit au respect du principe de précaution…

Je reviens un peu sur mon article contre l’adoption d’enfants par des couples homosexuels. En fait, s’il fallait résumer ma position, j’invoquerais tout simplement le principe de précaution. L’enfant n’est pas un objet et toute décision d’adoption doit être prise dans son intérêt et dans son intérêt seul. C’est le droit de l’enfant qui prime, le droit à l’enfant n’étant qu’une lubie profondément égoïste.

L’intérêt de l’enfant dans une adoption c’est d’avoir le meilleur cadre possible pour grandir, le cadre le plus stable, le plus structurant et le plus enrichissant possible. La question que l’on doit donc se poser est la suivante : l’adoption homosexuelle peut-elle garantir un aussi bon cadre de vie à l’enfant que l’adoption par un couple marié (forcément hétérosexuel) ? Tant que la réponse à cette question ne sera pas positive à 100%, tant qu’il restera des doutes, des ombres, des imprécisions, il faudra par précaution, pour le bien de l’enfant, refuser l’adoption par des couples homosexuels. On ne peut pas autoriser l’adoption homosexuelle sans certitude qu’elle sera aussi bonne pour l’enfant que l’adoption hétérosexuelle. C’est bien l’enfant qui est au cœur de la question, pas les homosexuel(le)s ! On ne doit surtout pas demander à l’enfant de s’adapter, de « faire avec » ! Non, la société se doit de lui offrir ce qu’il y a de meilleur. Et force est de constater qu’il reste des points sur lesquels, à mon sens, un couple homosexuel n’apporte pas vraiment la stabilité et la richesse que peut offrir un couple hétérosexuel marié.   

Statistiquement, on remarque d’abord que les couples mariés (hétérosexuels) ont beaucoup moins tendance à déboucher sur une séparation que les couples homosexuels. Pour l’enfant, c’est un minimum que d’avoir un couple en harmonie et dont les risques de séparation sont faibles.

Ensuite, avec un couple hétérosexuel, un enfant a un papa et une maman, ce qui lui permet de se replacer dans un lien de filiation, dans une histoire, le temps de son enfance. C’est une source de stabilité immense : même si cette filiation n’est pas véridique (ce que savent les parents adoptifs), l’enfant a besoin d’y croire pour mieux se construire. Il est ainsi débarrassé de questions existentielles sur son origine, sur l’amour réel de ses parents etc… le temps de se construire, de devenir fort et d’affronter la réalité une fois solidement développé. Cette véritable protection, un enfant adopté par un couple homosexuel ne l’a pas. Il est donc confronté très tôt à l’angoisse de son origine, à un sentiment d’étrangeté et de méfiance vis-à-vis du couple adoptif… En effet, mettons nous à la place de l’enfant qui réalise que ses camarades de classe proviennent de l’amour de leur papa et de leur maman… et qui se pose donc des questions angoissantes sur son origine, ce qui peut le miner mentalement…

Enfin, l’enfant adopté par un couple marié aura toujours la chance supplémentaire d’avoir un homme et une femme autour de lui, une présence enrichissante qui lui permet de se structurer, de découvrir le semblable et le différent, d’avoir accès à un monde qui lui ressemble (celui des hommes pour un garçon, des femmes pour la filles) et à un monde différent mais dont il apprendra à surmonter les différences au quotidien. Cette double présence est nettement plus enrichissante que la présence de deux « parents » identiques…

En conclusion je soulignerais vraiment que la question n’est pas du tout de se demander sur l’enfant « supportera », « s’adaptera » ou « se développera quand même bien ». La question est de se demander si l’adoption homosexuelle apporte autant de stabilité et de richesses à l’enfant que l’adoption par un couple hétérosexuel. Et comme il s’agit de l’avenir d’un enfant, comme il s’agit de ne pas ôter ne serait-ce qu’un seul gramme de bien-être potentiel pour l’enfant, le principe de précaution doit s’appliquer plus que jamais. D’autant plus que nous avons le temps de bien y réfléchir : il existe beaucoup plus de couples hétérosexuels en attente d’un enfant orphelin que d’enfants dans les orphelinat : ce qui par ailleurs rend inefficace l’argument du « brave couple homosexuel à la rescousse de pauvres enfants qui jamais ne trouveront de parents adoptifs »…

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